L’intérim : quel intérêt pour les cadres
Les cadres s’y intéressent souvent par nécessité, certes. Mais on voit de plus en plus de professionnels faire le choix de l’intérim. On vous explique pourquoi ?
Parce qu’il y a de plus en plus de choix de missions
Pour Alain Mlanao, c’est une expérience qui se tente, idéalement après une période longue dans une entreprise. « Certains candidats, cadres dans la comptabilité ou la finance par exemple, auront l’avantage d’avoir un large éventail d’offres s’ils s’inscrivent dans une société d’intérim spécialisée, assure le directeur général du cabinet Walters People. Généralement, un candidat reçoit trois offres simultanées. » « Le travail temporaire n’est plus forcément associé à l’idée de précarité, ajoute Coralie Foucher, regional manager au cabinet Hays. Ces profils sont très appréciés des employeurs car très vites opérationnels. »
Parce que cela peut être très payant
À ce sujet, Karine Doukhan, directrice chez Robert Half Management Resources, dit volontiers qu’elle représente une niche dans l’intérim cadre. Sa mission : mettre à la disposition des entreprises des experts – entre 8 et 25 ans d’expérience – pour des missions de remplacement ou des suivis de projets. « On appelle cela aussi le management de transition mais il s’agit clairement d’intérim. Et pour ces profils, c’est un vrai choix, et très lucratif. » Pourquoi s’en priver ? Selon une récente enquête du cabinet Delville Management, les profils de DRH et de DAF seraient les plus sollicités, dans l’industrie, les services, l’informatique et la santé notamment. Et peuvent prétendre entre 900 et 1 200 euros par jour de mission. Les cadres dirigeants ne sont pas oubliés : les profils avec une expérience de directeur général peuvent prétendre à plus de 1 500 euros par jour, sans oublier un éventuel intéressement…
Lire : comment devenir manager de transition
Parce qu’on se crée un réseau
Que l’on décide de s’y consacrer ou de se servir de cette expérience pour retrouver un CDI, l’intérim est bon pour le réseau. « Non seulement ces profils vont multiplier les expériences, mais ils vont aussi créer du lien et nouer des contacts intéressants dans une société, commente Coralie Foucher. Ces contacts peuvent déboucher sur d’autres contrats ailleurs, voire sur une proposition d’embauche. Quand on l’importance du réseau dans une carrière, ce n’est pas négligeable. Si on laisse un bon souvenir pendant une mission de travail temporaire, c’est toujours payant. »
Parce que c’est un style de travail (et de vie)
Mais ces propositions d’embauche, les cadres qui ont goûté à l’intérim ne les souhaitent pas toujours. « Il y a des candidats qui prendront quelques missions pour apporter et développer leur expertise dans une entreprise, pour ensuite reprendre un CDI plus stable une fois leur mission terminée, constate Karine Doukhan. Mais une deuxième catégorie décide aussi d’en faire une carrière et ne veulent plus entendre parler d’un CDI. » « J’ai aussi des collaborateurs qui sont là depuis une dizaine d’années parfois, ajoute Coralie Foucher. Ils n’ont pas du tout envie d’accepter un CDI car ils ont souvent d’autres projets à côté. Par exemple, ce sont parfois des hommes ou des femmes qui veulent avoir des vacances d’été avec leur famille. Globalement, c’est une façon d’organiser différemment sa vie de travail et de créer sa flexibilité. »
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